Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois, deux athlètes du jeu théâtral, créent un « cabaret de carton » qui nous emporte dans une odyssée hilarante.

Sous ce titre facétieux se cache une épopée grandiose et dérisoire, une vaste errance autour du monde commencée il y a bien longtemps au bord d’un fjord reculé des îles Féroé, alors qu’une sirène vient d’asséner au pêcheur imprudent une malédiction.

Porté par deux artistes de haut vol, le voyage tout en imprévus de cet anti-héros d’envergure concrétise les pouvoirs du théâtre avec une impeccable maestria, qui se plaît à afficher son art du bricolage et du rafistolage, sa fragilité de tréteaux.

Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois proposent un « cabaret de carton » inédit à travers un duo disparate. L’un, personnage principal à la carrure de rugbyman, quasi immobile, assis sur une chaise de fortune, est celui qui se lance dans une course sans doute plus vaine qu’initiatique. L’autre, frêle factotum en maillot de bain, se démène et court dans tous les sens. Il fabrique l’histoire à l’aide de morceaux de carton sur lesquels il griffonne, mais aussi qu’il assemble et agence plus ou moins adroitement, les transformant en signes éloquents, en costumes ou décors.

Les contrastes et les gags créés font mouche. Irrésistible !