Serge Dupuy porte avec intensité et sensibilité le texte de Louise Caron, qui révèle, à travers la confession d’un homme, les désordres et les dérives du monde.

C’est l’histoire d’un écroulement, d’une chute vertigineuse. Elle se raconte dans la solitude d’une nuit, suite à un accident de voiture, et elle s’adresse à un interlocuteur muet, étendu sur le sol, qui vient d’être renversé. Le flux des mots se lâche, irrépressible, enclenchant une mise à nu, une confession traversant l’existence. Fragmenté, intimiste, le récit expose les failles d’un homme déchu, Étienne Ferrari. Il remonte jusqu’à l’enfance, lorsque le rêve d’ascension sociale de ses parents le condamne à la réussite. Il confie avoir connu ensuite une ascension fulgurante au sein de la multinationale Univergate, spécialiste sans état d’âme de fusions et acquisitions lucratives, être adepte aussi d’amours tarifées dont il apprécie le confort prévisible.

Cette « félicité de nantis » est stoppée net par un licenciement brutal. Pour raconter son effondrement et ses conséquences, le metteur en scène Renaud Benoit, utilise subtilement le son et la lumière, ainsi que des images vidéo d’archives ou oniriques, quelques chansons qui rythment son parcours abîmé.