Yves Beaunesne met en scène le huis clos sombre et incandescent de Federico García Lorca, avec Myriam Boyer.
Ultime œuvre du poète andalou Federico García Lorca, rédigée en prison quelques mois avant son exécution par les milices phalangistes le 19 juillet 1936, La maison de Bernarda Alba exacerbe les maux d'un enfermement, social et intime, tyrannique. Dans une Espagne régie par un catholicisme obscurantiste et des préjugés tenaces, le poète donne à voir selon les mots du metteur en scène Yves Beaunesne « la violence d'une société verrouillée de l'intérieur que la passion fait voler en éclats ».
Dans un petit village andalou, le huis clos met en scène une mère dominatrice, Bernarda, qui suite à la mort de son second mari impose à ses cinq filles célibataires âgées de 20 à 39 ans un deuil exigeant un isolement complet. Ainsi, pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison », mais un jeune homme va faire trembler les murs de la séquestration... Amour, mort, frustrations et désirs se mêlent en une ronde implacable, que le metteur en scène orchestre autour de « la façon dont le désir s'impose et conduit à la transgression et au sacrifice ».
Entourée de comédiennes au talent sûr,
Myriam Boyer incarne la mère étouffante à l'orgueil démesuré. Composés par Camille Rocailleux, des chants interprétés par les comédiennes font naitre un chœur populaire au croisement de notre époque et de celle de Lorca.