entrelaçant avec habileté le rire et l'effroi, Jean-Louis Benoit met en scène quatre courtes pièces féroces de Jean-Claude Grumberg. Un théâtre d'alerte, vif et percutant !

« L'auteur tragique le plus drôle de sa génération » souligne l'écrivain Claude Roy. Car Jean-Claude Grumberg a cette audace et cette lucidité de savoir débusquer au fil d'un quotidien sans histoire une viscérale monstruosité. À la manière des Monstres de la grande époque du cinéma italien, en libérant un rire terrible ! La peur et la faiblesse laissent ainsi s'épanouir la bêtise xénophobe et raciste et toutes sortes de tares et répugnances.

Les hommes peuvent ainsi se faire affreux, bêtes et méchants : mais attention, le metteur en scène Jean-Louis Benoit ne les regarde pas de haut, il les regarde en face. Et remarque qu'aujourd'hui la dénonciation de l'autre a largement pris ses aises. « Les dialogues, acérés, toujours cocasses et vrais, sont le fait d'un auteur dramatique en colère, un auteur comme nous en avons peu, de ceux qui parlent sans détours, avec franchise, » confie-t-il en constatant que les croquis féroces de l'auteur demeurent étonnamment actuels.

Avec des comédiens chevronnés, à travers cette mise en scène de quatre pièces courtes de Jean-Claude Grumberg - Michu, Rixe, Les vacances et La vocation -, il laisse émerger les dysfonctionnements à la fois hilarants et effarants d'une famille. Dans une veine similaire, grâce à une direction d'acteurs au cordeau, Jean-Louis Benoit maniait déjà à merveille humour noir et rire jaune dans sa mise en scène de Courteline ou Labiche. Il possède ce talent tranchant et alerte qui sert un théâtre exigeant et populaire et aiguise les consciences.

Entre l'horreur et le rire !

Revue de presse :

« la pièce excelle avant tout dans ces moments où elle dépasse le caractère purement caricatural pour s'aventurer dans une véritable déconstruction du quotidien, où se glisse par moments une inquiétante étrangeté. »
Tageblatt (Luxembourg) - Jaff Schinker

« on rit et on sourit beaucoup au spectacle de ces quatre moments de vie familiale. [...] et le rire, on le sait, naît de l'accumulation, de la répétition, de l'insistance. »
Kultur (Luxembourg) - Stéphane Gilbart