avec un éclatant talent, Catherine Delattres et son équipe font vivre la première comédie de Molière, où le fourbum imperator Mascarille déploie ses glorieux artifices.
1655. Dix ans déjà que l'Illustre Théâtre promène ses masques, farces et grimaces, et Molière, comédien phare de la troupe, affirme son éblouissant savoir-faire en écrivant une première « grande » comédie :
L'étourdi ou les contretemps, qui connut le succès.
Jusqu'au dénouement célébrant le triomphe de l'amour et de la jeunesse, le couple maître-valet y déploie une formidable vitalité, alerte et joyeuse. Comme Scapin des années plus tard, Mascarille, habile ouvrier de ressorts et d'intrigues, fourbe sublime, tire les ficelles avec une imagination débordante et une audace sans cesse renouvelée. Son maître Lélie, naïf, maladroit et imbécile, énamouré de la belle Célie maintenue sous la coupe du vieux pingre Trufaldin, commet bévue sur bévue et désactive tous les stratagèmes.
Catherine Delattres, qui fonde son théâtre sur la primauté de l'acteur et une recherche permanente dans le jeu, met en scène cette ronde endiablée et joyeuse en utilisant des masques de commedia dell'arte. C'est une théâtralité pure qui s'affirme, sans décorum, affirmant la puissance du verbe poétique, du geste et de l'adresse. Un tréteau de bois orné d'un rideau de toile, et la machine théâtrale s'enclenche, investissant pleinement le registre comique.
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C'est le lieu de la farce, de la comédie, l'espace du rire. C'est le lieu de l'imaginaire de Mascarille. » souligne Catherine Delattres qui, avec ses comédiens, décuple et libère toute la force dramatique et comique de l'œuvre.