E ntourée de Gonzalez Hurtado et Fernando Fizsbein, complices de longue date ayant composé la bande originale de plusieurs de ses films, Agnès Jaoui propose ce nouveau concert, en résidence de création à la Comédie de Picardie. C’est en effet en écoutant ces deux musiciens travailler un répertoire qu’elle adore que la comédienne et réalisatrice a eu l’idée de prolonger la collaboration au-delà du cinéma en proposant quelques unes de ses chansons.
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Trois voix, une guitare, un bandonéon, un concert presque acoustique, presque en famille, con mis amores. » confie-t-elle. Du Portugal au Brésil, en passant par l’Andalousie et Cuba, l’univers musical du trio navigue entre boléro, bossa, fado et flamenco.
PREMIÈRE PARTIE : ELEANOR SHINE
Les apparences sont trompeuses. Sous celles de la violoniste, Eleanor Shine a caché un loup capable de ne faire qu'une bouchée des violons sages !
À l'aide de ce qu'elle appelle ses "jouets", elle peut métamorphoser, démultiplier, créer l'ombre du violon le plus lumineux. Et de cette caisse de résonance en bois, comme de la boite de Pandore, la magie et les mots d'Eleanor Shine font naitre toute une fantasmagorie. Eleanor Shine la soliste n'est jamais bien longtemps seule sur scène.
Si ce projet, aussi récent soit-il, semble déjà si assumé, c'est que Jeanne qui œuvre derrière, est une violoniste habituée des dépassements de frontières : au service de la chanson rock (Daïoul), d'une électro dense et nerveuse (Red Fish Dub Syndrom), d'une approche traditionnelle (Amaavas) ou d'un travail multimédia et interactif (Super Castlevania Quartet). Pas étonnant avec toutes ces expériences collectives, que le projet solo Eleanor Shine soit le lieu d'une intimité, d'une sincérité troublante autant que touchante.