Cinquante ans après Mai 68, Olivier
Mellor s'empare de L'établi et dresse un portrait de la condition ouvrière tout en résonances entre les époques.
Complice fidèle de la Comédie de Picardie, Olivier Mellor crée un théâtre festif, exigeant et populaire. Brecht, Dario Fo, Feydeau, Dickens, le flamboyant
Cyrano et d'autres ont fait naître d'éclatantes épopées, nourries par un sens du décalage inventif, un goût généreux du collectif et la puissance expressive de la musique.
Originale et exemplaire, leur dernière création se fonde sur
L'établi de Robert Linhart, ouvrage marquant du sociologue, qui milita d'abord au sein de l'Union des étudiants communistes puis de la Gauche prolétarienne. Remarquablement écrit et implacablement précis, son texte en forme de témoignage et bilan rend compte des conditions de la vie ouvrière. Comme des centaines d'intellectuels et étudiants de l'époque - nommés les établis -, Robert Linhart a rejoint le prolétariat à travers une embauche dans une usine.
À l'usine Citroën, Porte de Choisy, fin 1968, il expérimente pendant quatre mois la cadence des chaînes d'assemblage, la surveillance, les humiliations, mais aussi la solidarité et la grève. Un narrateur et une dizaine d'acteurs donnent vie à un cinglant et poignant portrait du monde du travail, rythmé par une composition musicale de Séverin « Toskano » Jeanniard et Vadim Vernay jouée en direct.
Une très belle manière de mettre en perspective les enjeux de Mai 1968.