Michel Didym met en scène avec une précision d'orfèvre la fable comique de Marguerite Duras, où une banale altercation dérive vers l'absurde.
Un «
pessimisme qui a le fou rire », une «
sur-comédie » : c'est ainsi que Marguerite Duras définit la veine comique de son écriture théâtrale et cette pièce, parue en 1965.
Tout commence par une rencontre malencontreuse. Le chien de Marguerite Victoire Sénéchal a mordu un passant sur le passage clouté. Jeanne Marie Duvivier, témoin de la scène, intervient et les deux femmes décident d'entraîner le passant à l'Institut Pasteur, au cas où... Qui sait, un micro-événement pourrait mener à une « catastrophe nationale ».
La conversation s'engage et s'emballe, déraille et brouille les noms et les faits, faisant naître des jeux loufoques qui révèlent des faces cachées de l'existence des protagonistes, entre lourd secret et immense solitude.
Michel Didym orchestre avec jubilation cette fable, en faisant naître une sorte de musicalité «
où les mots dansent ». «
Comme nos vies capables de basculer à tout moment, le banal, transfiguré, devient extraordinaire. », souligne-t-il.
Dans une très belle scénographie qui laisse voir Paris depuis la Butte Montmartre, Brigitte Catillon, Catherine Matisse et Charlie Nelson s'emparent avec légèreté et virtuosité de cette formidable machine à jouer. Quant aux répliques du petit chien Zigou, elles aussi sont écrites.